mardi 30 décembre 2008

BESTIALITA, Virgilio MATTEI (1976)

BESTIALITA
Un film de Virgilio MATTEI et
Peter SKERL ( = Giuliana GAMBA) ( 1976)
Autre titre original: Il segno sotte la pelle
Une production Iskra cinematografica
Scénario: Luigi MONTEFIORI, Peter SKERL (= Giuliana GAMBA)
Musique : Lallo GORI
photo : Giuseppe BERARDINI
montage Virgilio MATTEI
Avec: Philippe MARCH, Juliette MEYNIEL, Leonora FANI,
Enrico Maria SALERNO, Franca STOPPI, Ennio BALBO, Paul MULLER, Katarina WILLIAMS, Ilona STALLER , Marisa VALENTI…

Une fillette fait de la bicyclette sur une terrasse surplombant la mer. Elle cesse attirée par d’étranges cris. Elle s’approche de l’embrasure de la porte et découvre tétanisée sa mère (Franca STOPPI) dans la position du missionnaire avec Satana , le chien de la famille ! Le père arrive, écarte le chien, embarque la mère et la fille, et met le feu à la maison , fruit de ce péché immonde. Cut. Ainsi, débute sur les chapeaux de roues Bestialita , œuvre commune de Virgilio MATTEI et Giuliana GAMBA (Bizarre dans notre précédent opus). La suite du métrage l’est aussi un peu plus commune. Nous suivons les jeux érotiques d’un couple (Philippe MARCH et Juliette MEYNIEL) fraîchement débarqué sur l’île , jeux auxquels se joignent, entre autres, une jeune Ilona STALLER (future CICCIOLINA, qui a bien peu de dialogues de plus de trois syllabes !), Paul MULLER en espèce de gourou philosophe et Jeannine, la fillette qui a grandi depuis…. Et qui est campée par Leonora FANI (bordel! Quelle filmo!) . Le chien a, quant à lui, été recueilli par Ugo, un étrange pêcheur (Enrico Maria SALERNO). Le scénario est signé de l’illustre plume de Luigi MONTEFIORI, alias George EASTMAN comme acteur, qui peut se targuer d’avoir causé sans tabou de la zoophilie, offrant au cinéma, l’une de ses séquences les plus trash. Néanmoins, le reste du métrage est plus ordinaire. Certaines scènes frisent l’ennui , tel l’interminable triolisme (MARCH-FANI-FEYNIEL) ou de nombreuses saynètes trop bavardes ou trop conventionnelles au genre érotique (les baignades, les photographies, le tourisme, les rencontres). Le spectateur s’impatiente mais il devine , tout de même, que la fin ne sera pas très joyeuse. La pauvre Jeannine, toujours traumatisée par ce qu’elle a vu enfant, suit les chemins pervers et déviants de sa mère et se fait troncher sur la plage par Satana, le chien devant le couple de vicieux . Le chien , fou de désir, la mord, arrive Ugo qui les tue. Difficile de se sentir à l’aise devant des scènes de zoophilie aussi complaisamment filmées, même si , simulées je vous le rassure. Les réalisateurs ont atteint leur but: toucher , choquer le spectateur en lui présentant une des déviances les plus bizarres : la zoophilie. Dommage qu’ils aient plombé leur récit de digressions philosophiques, inutiles, voulant se la jouer sans doute « film d’auteur ». Toutefois, leur mise en scène très bis les rattrape. Ainsi, il accentue le propos du film en filmant en gros plan des bouches pleines de nourriture lors des repas où les convives ricanent sottement. Ou encore, ils réjouissent le spectateur: gros plan sur la langue de MARCH ( le veinard!) qui parcoure le corps de la FANI. On regrette, dès lors, d’autant plus, qu’ils aient cédé aux lieux communs du genre. Dommage, Bestialita n’aurait eu que plus de force… Un film , qui prouve en tout cas, s’il le fallait encore, que les italiens ont réellement fait exploser toutes les barrières cinématographiques et brisé tous les tabous (films de cannibales, swastika-porno, zoophilie ici, …) pour sonder les instincts les plus bas de l’âme humaine. Un cinéma impensable aujourd’hui, des œuvres que, seul , le Bis peut nous offrir.
Didier LEFEVRE (initialement publié in Médusa 21 (c) MEDUSA FANZINE)

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